Actualités

Le greffage de la vigne
janvier 2020

Quand on se promène dans les rangs de vigne, et si l’on regarde un jeune cep avec attention, on peut remarquer  un léger bourrelet de soudure généré par la cicatrisation d’une greffe... Oui, en effet la vigne est bien une plante greffée.
 

Mais pourquoi et depuis quand ?
 

Au milieu du 19ème siècle les premiers dépérissements de la vigne furent observés et les dégâts se développèrent à grande vitesse. Quelques années plus tard une commission d’experts a enfin pu en identifier la cause. Des pucerons vivant sur les racines de la vigne avaient bien  entraîné son affaiblissement d’abord puis sa mort. Par la suite des entomologistes allaient identifier ce puceron comme étant celui du phylloxéra connu et déterminé en Amérique.
A la fin du 19ème siècle pratiquement tout le vignoble français était touché. On désinfecta les sols, on submergea les parcelles, mais les résultats s’avérèrent tous insuffisants.
Le greffage sur des pieds de vigne américains, résistant au phylloxéra allait s’avérer comme étant le seul moyen efficace de lutte contre ce prédateur.
L’utilisation  des premières espèces américaines comme porte-greffes aboutirent néanmoins à des succès mitigés en fonction de la nature des sols. Les vignes américaines aiment peu les sols calcaires ce qui a entraîné de gros problèmes de greffage des vignobles de Cognac et de Champagne.

Aujourd’hui les porte-greffes sont des hybrides entre les vignes américaines et la vigne européenne, combinant la résistance au phylloxéra des unes à la tolérance au calcaire de l’autre. Il existe de nombreux porte-greffes adaptés à toute sorte de situations géographiques, climatologiques et pédologiques (formation et évolution des sols).
 

Les pépinières viticoles : le partenaire précieux des viticulteurs

 

Aujourd’hui, la grande majorité des greffes s’effectue « sur table»  et chez le pépiniériste car l’opération est particulièrement technique. Le procédé consiste à assembler hors sol deux rameaux : le porte-greffe et son greffon. La jonction est ensuite ligaturée et paraffinée pour la protéger avant d’être plongée dans de l’eau et des nutriments afin que s’y développent des racines. Si la greffe a pris, au miracle (!) la sève va alors se transmettre au greffon où vont apparaître les premiers bourgeons. Par la suite le viticulteur n’aura plus qu’à planter cette bouture sur sa parcelle.

 

La greffe est une technique indispensable à la viticulture. Avec les changements climatiques en cours elle aidera aux tentatives d’adaptation à venir...

Pages