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Consigner les bouteilles de vin ?
mars 2023
Pourquoi les viticulteurs ont-ils tellement de mal en ce moment à acheter des bouteilles vides pour leur vin ?
Plusieurs raisons à cela. Le Covid et la guerre en Ukraine ont entraîné la fermeture d’un grand nombre de verreries  (l’Ukraine et la Russie fabriquaient 15% du verre utilisé en Europe), ainsi que l’arrêt de certaines d’entre elles dû aux surcoûts des prix de l’énergie.
En conséquence toute la chaîne de conditionnement du vin est en crise : délais de livraison très longs, augmentation de plus de 22% du prix du verre.
 
Le réemploi des bouteilles est-il une alternative aux difficultés de la filière ?
La consigne du verre ne date pas d’hier. Il fut un temps où l’on pouvait ramener sa bouteille consignée en échange de quelques centimes, mais la prolifération des emballages à usage unique a fait disparaître la consigne depuis bien longtemps.
Une même bouteille en verre peut être réutilisée jusqu’à 50 fois après nettoyage.
Aujourd’hui seulement 1% des bouteilles sont réemployées, et pourtant la consigne permet d’économiser jusqu’à 76% d’énergie, 33% d’eau et 79% des émissions de gaz à effet de serre par rapport au recyclage. En effet ce dernier nécessite de casser la bouteille, de la broyer en calcin, de la chauffer entre 1500°C et 1800°C pendant 24 heures sans interruption et de réinjecter 56 % de sable, matière qui est loin d’être illimitée !
Si la consigne est nettement plus vertueuse écologiquement et sans doute bientôt économiquement (aujourd’hui le prix d’une bouteille lavée est identique à celui d’une neuve) nombre de contraintes persistent quant à son utilisation dans le domaine du vin.
 
Un certain nombre d’obstacles à lever :
- Le réemploi  exige de revoir entièrement la conception des bouteilles qui doivent être standardisées et conçues dans un verre plus épais et plus solide.
- Organiser une multitude de réseaux de collecte de bouteilles afin de réduire au maximum le nombre de km à faire parcourir aux bouteilles.
- la production de vin destiné à l’export n’aura pas de possibilité de retour.
- l’uniformisation des bouteilles demandée par la consigne alors que la clientèle du monde du vin demande des formats de bouteilles divers...
 
Ce sont toutes les incertitudes du moment. La consigne restera-t’elle une idée farfelue ou fera-t-elle l’objet d’un pari sur l’avenir ? 

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